Erró

Erró, né en 1932, est un artiste peintre islandais dont le parcours artistique est empreint d’une originalité captivante. Après avoir étudié les arts plastiques, notamment la peinture, aux Beaux-Arts de Reykjavík et d’Oslo de 1949 à 1952, il se spécialise dans la technique du papier découpé avant de se tourner vers la mosaïque, qu’il explore aux Beaux-Arts de Florence en 1955. En 1958, il s’installe à Paris, où il fait la rencontre des artistes du mouvement surréaliste, qui marqueront profondément son travail.

Erró évolue dans un univers digne d’une bande dessinée, où des personnages de dessins animés côtoient des despotes historiques. Il puise constamment son inspiration visuelle dans les journaux, la publicité et l’illustration pour créer ses collages, mélangeant des échantillons culturels provenant du monde entier. Ainsi, des héros de Walt Disney peuvent se retrouver aux côtés de dictateurs sur une même toile.

Son art provoque des chocs visuels en mélangeant temporalités et frontières. L’apparition d’un personnage de dessin animé à côté d’un dictateur ne manque pas de surprendre. Ses dessins sont résolument engagés et abordent des thèmes politiques de manière frontale. Pour dénoncer et critiquer les événements qu’il aborde, Erró n’hésite pas à utiliser l’humour et la dérision. Les régimes totalitaires, la société de consommation et la guerre en Irak sont ses principaux sujets de prédilection dans sa lutte artistique.

Erró est habitué à travailler par cycles, passant d’un univers à l’autre, créant de larges écarts entre des séries consacrées à l’érotisme et d’autres à la conquête spatiale. Dans sa série intitulée « Méca-Make-Up », il assemble des visages de mannequins issus de la presse avec des matériaux mécaniques provenant de voitures ou d’appareils photo.

Les œuvres d’Erró ont marqué l’histoire de l’art et sont exposées dans des musées du monde entier. Elles font référence dans le domaine de la figuration narrative et des collages. En 2010, le Centre Pompidou a d’ailleurs consacré une exposition à ses créations, mettant en avant l’importance du collage dans son travail. Il a également exposé à la galerie Laurent Strouk et à la fondation Gandur en 2022, affirmant ainsi sa position prééminente dans le monde artistique.