Georges Mathieu

Georges Mathieu, né en 1921 à Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais et décédé en 2012 à Boulogne-Billancourt, est un artiste peintre français dont la renommée est incontestable. Il est notamment connu pour être à l’origine du mouvement de l’Abstraction Lyrique. Après des études de droit, de lettres et de philosophie à l’Université de Lille, il se lance dans la peinture en 1942.

Très rapidement, Georges Mathieu se démarque de l’abstraction géométrique, qui accorde une importance centrale à la forme et à la structure de la toile, et s’aligne davantage sur la peinture gestuelle américaine, synonyme de plus grande liberté. Il devient le promoteur de l’Abstraction Lyrique, un mouvement dépourvu de contraintes et affranchi des conventions artistiques classiques. Inspiré par l’Action Painting américaine, il admire la philosophie et les principes qui la sous-tendent. Lors de sa première exposition au Salon des Réalités nouvelles en 1947, il déclare : « La liberté, c’est le vide ». À partir de 1950, il conceptualise une composante de l’Abstraction Lyrique : le tachisme. Ses toiles deviennent des emblèmes de l’art informel, au milieu desquelles se trouvent des taches générées par des projections, des éclaboussures ou des coulures. L’objectif est de donner le maximum de liberté à la matière, en influençant son mouvement de manière minimale. Les taches sont déposées sans objectif précis, de manière spontanée et irréfléchie, laissant ensuite la toile évoluer à sa guise, en se libérant de toute conformité artistique.

Georges Mathieu abandonne tout outil, se détachant définitivement de la technique. Il peint directement à partir de tubes de couleurs, tandis qu’il multiplie les créations en public. Malraux le surnomme le « calligraphe occidental ». En 1985, l’artiste franchit une étape décisive dans sa peinture en se libérant de la forme centrale, dernier vestige des règles classiques de l’art. Désormais, ce sont l’ensemble de la toile et les formes qui l’investissent.

Convaincu que l’artiste ne doit pas se confiner dans sa tour d’ivoire, Georges Mathieu s’engage également dans le domaine public. En 1947, il devient directeur des relations publiques de la compagnie américaine United States Lines à Paris, puis rédacteur en chef pendant dix ans à partir de 1953. Grand voyageur, il séjourne dans de nombreux pays, des États-Unis au Japon, en passant par le Brésil, l’Argentine, le Liban, Israël, le Canada et presque tous les pays d’Europe. Ces voyages lui procurent une prise de conscience citoyenne. Il réalise que l’enjeu de son époque est de réconcilier l’homme avec son environnement. Il est convaincu que l’artiste a plus que jamais sa place dans un monde en quête de sens et

qu’il a un rôle majeur à jouer. Georges Mathieu entreprend alors une série de travaux manuels, créant des meubles, des bijoux, des tapisseries, des fontaines, des affiches, des médailles, des timbres, et va même jusqu’à concevoir la nouvelle pièce de 10 francs. Dans la même logique, il réalise plusieurs sculptures monumentales, notamment pour le Complexe Sportif de Neuilly, la Tour Elf-Aquitaine de la Défense, le C.E.S de Charenton, ainsi que les mairies d’Orléans, de Boulogne-Billancourt et de Brive.

Georges Mathieu est un artiste engagé, profondément convaincu du rôle primordial de l’éducation dans la société. Il milite en faveur d’une éducation mettant l’accent sur la sensibilité plutôt que sur la raison, et le progrès de l’homme plutôt que sur le progrès économique. En 1976, il devient administrateur de la Société d’encouragement aux métiers d’art et membre de la Commission pour la réforme de l’enseignement artistique.

Tout au long de sa carrière, Georges Mathieu réalise plus de 120 expositions individuelles à travers le monde, de New York à Tokyo en passant par Paris, Montréal, Rio de Janeiro, Bahreïn, Tunis et Singapour. Son œuvre est présente dans plus de 79 musées et collections publiques, témoignant de son influence et de son impact dans le domaine de l’art.

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